L'association Un centre-ville pour tous (UCVT), marquée à gauche, a récemment contesté la façon dont la mairie de Marseille utilisait les dispositifs des périmètres de réhabilitation immobilière (PRI) pour rénover les quartiers populaires très dégradés du Panier et de Belsunce ( Le Monde du 3 septembre 1997). La critique a vivement agacé le maire (DL), Jean-Claude Gaudin : il s'étonne que les rapports commentés par l'association ressortent alors qu'ils sont anciens.
Le maire souligne que le PRI du Panier avait été imaginé et installé par son prédécesseur (divers-gauche) Robert Vigouroux et s'en remet, pour les réponses précises, à l'actuel vice-président de la SEM Marseille aménagement, Roland Blum, député (DL) et conseiller municipal. Vendredi 22 décembre, le conseil municipal devrait donc donner lieu à quelques affrontements sur ce thème.
L'analyse de l'association UCVT comporte un volet juridique et financier, et un volet politique. Elle se fonde sur une lettre d'observation de la chambre régionale des comptes (CRC) de février 1998, qui avait étudié les PRI entre 1991 et 1997, et sur les rapports d'audits technique, financier et juridique lancés par la municipalité fin 1997, obtenus après un recours devant la commission d'accès aux documents administratifs (CADA). Il en ressort que, dans un premier temps, sous la gestion de la SEM Habitat Marseille, les opérations menées dans le quartier du Panier ont profité à de nombreux intermédiaires et sous-traitants dans des conditions que la CRC estime « de lisibilité réduite ». Leur part a pu représenter jusqu'à 8 % à 10 % des coûts de réhabilitation, les rendant parfois déficitaires.
COÛTEUSES MALFAÇONS
Un audit technique sur quelques îlots relève ensuite des malfaçons qui risquent de coûter cher à l'aménageur et pèsent sur la commercialisation des immeubles refaits.
Un bon connaisseur de l'affaire, qui ne porte pas la municipalité dans son coeur, s'étonne quand même de la nature de ces audits. Il soutient qu'ils comparent des objets fort différents tant par leur taille que par leur nature : selon lui, les bilans du premier PRI concernaient une surface nettement plus petite que les suivants et si les frais de commercialisation ont considérablement augmenté c'est qu'ils n'étaient pas inclus dans les premiers. Il en conclut que si les faits étaient si accablants pour les différents acteurs mis en cause, la municipalité aurait pu saisir les tribunaux.
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